La Côte d’Azur des écrivains : un refuge créatif entre mer et soleil

La Côte d’Azur a toujours su offrir des refuges sur mesure à ses hôtes de marque qu’ils soient architectes, peintres, sculpteurs ou écrivains. Jean Cocteau a transformé la Villa Santo Sospir à Saint-Jean-Cap-Ferrat en véritable chef-d’œuvre, décorant chaque surface de ses dessins mythologiques.

Saint-Tropez, le paradis des écrivains

Dans les années 50, Françoise Sagan y fait une entrée fracassante au volant de sa Jaguar. L’auteure de “Bonjour Tristesse” transforme alors son quotidien tropézien en un tourbillon de fêtes, de baignades et d’écriture au soleil. Le matin, on la trouve souvent attablée à la terrasse de Sénéquier, son carnet à portée de main, observant le ballet des pointus dans le port pendant qu’elle griffonne les premières lignes de son prochain roman.

Quelques décennies plus tôt, Colette avait déjà succombé au charme du village. À La Treille Muscate, sa maison nichée dans les hauteurs, elle créé un jardin extraordinaire où se mêlent les senteurs de jasmin, de roses et d’agrumes. C’est là, dans ce petit paradis personnel, qu’elle écrit certaines de ses plus belles pages, bercée par le chant des cigales et le bruissement des vignes. Elle y cultive même ses propres tomates, dont elle était particulièrement fière, les qualifiant de “petits soleils de mon jardin”.

Quant à Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, ils font de l’Hôtel de la Ponche leur quartier général estival. Le couple y établit un rituel immuable : matinées d’écriture sur leur balcon avec vue sur la mer, longues discussions existentialistes les pieds dans l’eau à la plage de la Ponche, et soirées animées au bar de l’hôtel où se mêlent intellectuels et artistes. La légende raconte que c’est sur ces galets que Beauvoir a esquissé les premiers jets du “Deuxième Sexe”, entre deux baignades rafraîchissantes.

De Cap en Cap, une constellation littéraire

Bien plus que de simples lieux de villégiature : les ports et les villes qui se succèdent forment un creuset où la création littéraire se nourrit de la douceur de vivre méditerranéenne.

À Saint-Raphaël, Somerset Maugham fait de la Villa Mauresque son refuge pendant des décennies, tandis qu’Albert Camus trouve à Antibes l’inspiration pour ses œuvres méditerranéennes. Au Cap d’Antibes, les Fitzgerald transforment la Villa Saint Louis, aujourd’hui Hôtel Belle Rive, en épicentre de la vie mondaine et artistique des années folles. On y croise Picasso ou Hemingway.